C'est ainsi qu'il s'exprimait, en jouant les airs les plus envoûtants, les plus charmeurs et les plus émouvants qui soient. Tour à tour tristes et angoissés, rieurs et dramatiques. Le pianiste n'a qu'une seule arme, qu'une seule parole. Et la musique tourne, tourne, s'enroule autour de toi, et dans un souffle, ce dernier, tu lui promets de toute ta voix, avant de t'en aller, qu'un jour il vivra ce que tu n'as eu le temps de trouver.


Un homme peu bavard, les doigts collés à ces touches immaculées, et il joue, et il joue à en perdre la raison, du matin au soir, sans vraiment de raison. Juste par ennuie ? Et sans répit, inlassablement, il joue il joue, se nourrissant de chaque note, ne buvant que cette douce mélodie.